Hello hello,

Je vous partage aujourd'hui une nouvelle qui retrace l'histoire d'Helen Keller.
Je l'ai écrite pour un concours, j'en suis assez fière même si, de moins en moins malheureusement. Après un an, j'aimerais changer certains mots, certaines tournures de phrases... Mais c'est avec ce texte là que j'ai gagné, donc le voici dans sa première version, que je n'ose modifier.
Bonne lecture 

Je suis debout et j'attends que l'on vienne me chercher.
Nous sommes en 1904, j’ai 24 ans, et je vais obtenir mon diplôme !

Combien d'ardeur, de sueur et de larmes ai-je déversé dans ces années de combats sans fin ? Je n’en sais rien, mais j'y suis.
Un parfum délicat que je connais très bien m'embaume : une femme s'approche. Je sens la douceur de sa main caresser la mienne.
Délicatement, elle me tire et j'avance.
Je mets un pied devant l'autre lentement. Je bute contre un obstacle. La femme me tapote le genou pour m'indiquer de le lever : une, deux, trois fois. Il y a donc trois marches. Je lève le pied et cherche la première à tâtons... Et j’arrive bientôt sur l’estrade, devant une petite foule que je ne vois pas mais qui elle, me voit.
On peut penser que j’éprouve de la peur, lorsque je marche dans l’inconnu. Je suis sûre que le public pense cela. Mais j’ai confiance en la femme qui me guide, elle m’accompagne depuis toujours ! Enfin depuis que j’ai cessé d’errer dans le noir et que ma vie a un sens. J’ai confiance en Ann.

C’est dans les moments forts en émotion que reviennent les souvenirs du passé, du tout début.

La demi-douzaine d’années, qui me paraissait interminable, je l’ai passée dans le silence, la pénombre et la solitude. Puis est arrivé le jour de la rencontre avec Ann, « l’étrangère » n’a pas réussi à m’enchanter dès le premier regard, sans doute parce que je ne pouvais pas la voir ! La confiance s'est installée avec le temps, et, petit à petit, m'a permis de travailler efficacement avec Ann, qui aujourd'hui est ma maîtresse.

Le déclenchement de tout, c’est lorsque j’ai pris conscience de l’existence des mots ! Une balade dans le jardin avec ma maîtresse, puis ma main avec la sienne, dans la fontaine. La première fois qu’Ann écrivait des mots dans ma main, puis les nombreux autres que j’ai appris plus tard.

La sensation de l’eau fraîche suivi des doigts de ma maîtresse épelant le mot « eau » revint sur mes mains lors de ces pensées vagues et entremêlées...

Je m’apprête à replonger dans mes souvenirs, des gouttes de nostalgie perlent dans le coin de mes yeux, mais la main d’Ann, que je reconnais parmi tant d’autres, me ramène à la réalité.
C’est vrai que j’ai eu du mal à obtenir ce diplôme ! Il est la récompense de toutes ces larmes inondant mon parcours, de tous ces efforts fournis, de toutes ces nuits passées avec Ann qui me traduisait les livres, qui n'étaient que très peu en braille durant mes études à l’université d’Harvard. Tant de mal que je n’arrive pas à voir le bout de ce long tunnel se construire devant moi. Alors cette cérémonie mérite mon attention et ma fierté.

Ann me tourne la paume, et elle épelle dessus, comme à son habitude, un simple mot qui veut tout dire : « bravo ! » suivit de bien d’autres mots qui m’émeuvent : « Bravo Helen de t’être battue, bravo d’être arrivée jusqu’ici. Tu es une femme comme toutes les autres, tu n’es pas différente, et encore moins dans ton cœur. Ne laisse pas les autres avoir pitié !»
Non, je ne suis pas différente, c’est ce qu’Ann essaie de me faire comprendre depuis toujours. Je ne dois pas prendre lâchement la compassion des autres, je dois me battre !

Et j’ai réussi...
Entre mes larmes de bonheur, j’arrive seulement à répondre un mot à ma libératrice : « merci... »

Helen Keller est devenue sourde, aveugle et muette à cause d’une maladie à seulement deux ans.
Plus tard, avec Ann, elle apprit à parler comme les autres, mais les sons n’étaient pas
compréhensibles pour tout le monde car Helen ne recevait que les vibrations et donc, malgré sa détermination, il était très dur pour elle de les reproduire à la perfection.
Elle fut la première femme handicapée à recevoir un diplôme de lettres, au collège Radcliffe de l’université d’Harvard. Elle écrivit également plusieurs romans, et notamment une biographie en 1903 « sourde, muette, aveugle : histoire de ma vie ».
Puis elle ferma les yeux en juin 1968, après avoir aidé bien d’autres personnes handicapées par le biais de son association...

Je serait très heureuse de lire vos avis, en espérant qu'ils soient constructifs ! 

Bon week-end, et belles lectures,

Littéralement,

Akilaï